Ensemble Contraste
Au volant d’un bolide hybride, j’étais en train d’aspirer l’asphalte d’une autoroute teutonne. Entendez par là que je suçais péniblement la roue sur la file de droite, en comptant les plaques du Bade-Wurtemberg.
En se rapprochant du Rhin, la voiture se mit à capter de nouveau la radio préférée du patron de Twitter, et aussi la mienne. La dame à la voix douce annonça une interprétation de « Libertango » par l’ Ensemble Contraste. Mouais, encore une…
Dès les premières notes, mon oreille se tendit car çà partait lentement mais avec des bases solides, la course de fond pouvait commencer. Les arrangements étaient sublimes. Un coup de cœur au bout d’une minute ! ce qui allait suivre ne fit que confirmer cette sensation diffuse de tomber amoureux.
Aux pincés et glissés contemporains, c’est un Big Band du plus bel effet qui lui cèdit la place, et d’un niveau qui n’aurait pas déplu à Gil Evans ou Carla Bley. çà explose dans tous les coins, un festival, un 14 juillet alors qu’il gèle dehors, mon corps tremble, exulte, la réalisation s’impose comme une pure merveille. Le sax de Raphael Imbert éructe comme dans un Art Ensemble. On termine le morceau éreinté, heureux, comme après un orgasme.
Tout ceci est la captation live, l’année dernière, de l’ensemble Contraste avec le concours de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Un coup de chapeau à Johan Farjot qui dirige l’ensemble.
A elle seule, cette version allumée de « Libertango » mérite que vous fonciez sur le disque.
Ok mais acheter un album pour un seul morceau ?
Primo, Poussin, tu achètes des 180g mal masterisés pour un seul morceau qui n’est même pas à la hauteur de cet Ensemble.
Deuzio, le reste est à l’avenant et va t’étonner comme les versions d’« Oblivion », de « Milonga en Re » ou encore « Chan Chan ».
Rien qu’en écoutant « Oblivion » sans l’Orchestre Philharmonique tu vas tomber amoureux, toi aussi. Imagine avec tout Liège aux fesses…
C’était super, nan sans déconner :
Merci pour ces moments, Ensemble Contraste