A la recherche du Medium…
En parlant de son un jour, Al Capoon Jr a dit une chose très juste : ce qui compte dans la musique, c’est ce qui il y a au milieu, l’empire du milieu, il disait… ça m’a pris un peu de temps, mais j’ai compris, enfin me semble-t-il…
Après de multiples tentatives, cette parfaite zone d’équilibre s’est dévoilée, cet espace sonore fragile, bien gardé, est apparu. Sources, secteur, phase, numérique, modulation, tout a été changé, avec essais et erreurs, avec avancées, reculs et doutes. Et je suis toujours émerveillé, fasciné, de voir ce qu’ un petit bout de cuivre peut changer. Les différences sont parfois ténues, mais le résultat est parfaitement sensible.
Plus qu’une quête obsessionnelle des détails (oui peut-être un peu), c’est celle de la passion, celle de l’émotion qui est derrière tout cela. Il faut bien que tous ces enregistrements servent à quelque chose. C’est dans ce fameux medium, que tout le travail se révèle, que le son prend une texture, une couleur et même un sens.
Entendre la peau du tambour se tendre, être projeté au milieu de la scène pour sentir les moindres variations de la voix, saisir la poésie de chaque mot dans un espace suffisant et libéré, vibrer avec la corde ou l’archer, se glisser dans la sourdine ou déraper avec les cymbales, tout est dans le medium…la cohérence, l’identité, l’amour.
Il est de bon ton de dire que le vinyle c est mieux, si c est techniquement incontestable, c est plus discutable quand l argument est idéologique ou affectif.
Car, voilà bien une source, qui mérite beaucoup, beaucoup d attention pour révéler son potentiel.
Récemment j ai fait qq optimisations (cellule et preamp), et force est de constater que je me suis pris une grosse claque dans la gueule. Après avoir rodé un peu l affaire, j ai mis un Bill Evans et ce fut un grand choc musical ! Je sentais les doigts de Scott LaFaro glisser sur la basse, magique !
Je n ose imaginer le résultat avec une vraie platine audiophile avec une cellule MC.
Oui le vinyle on ne te prendra jamais ta place , même avec des disques qui ont plus de 50ans…
Le monde de l audio est rempli de dogmes, de croyances et de superstitions. Reste à confronter tout cela au regard de l’expérience, de son installation et de son goût personnel.
En attendant d avoir une platine et une cellule high end (bon là faut un PEA), je fouille et cherche sans cesse de quoi améliorer l ordinaire. Une bonne vieille feutrine couvrait le plateau de ma fidèle et inusable SL 1210 mkII. J ai commencé à m intéresser au couvre plateau Achromat II 5mm de la marque Funk Firm dans une matière réputée (depuis 1979) pouvoir absorber les vibrations…
Sceptique, je pose le mat, et là, grosse claque, comme si tout le gras, si flatteur, avait disparu. Les basses sont franches, pas baveuses, les médiums sont sublimes, tout a gagné en transparence et en précision. Même des disques considérés comme moyens se révèlent majestueux, je challenge, je compare, la différence est énorme, dans tous les styles…le son est addictif, hâte de rentrer pour redécouvrir les disques, le niveau de résolution est maintenant supérieur à toutes mes autres sources..,
-« Theme from spartacus » par Santana, la délicatesse du jeu éclate, le poil se dresse, me voilà avec une misenplis sur la tête
– « Yellow Moon » par Neville Bothers, ils sont tous là dans le salon, musclés et rieurs
-« Paris Texas » par Ry Cooder, je n ai jamais entendu autant de détails, j ai du sable rouge plein la bouche
– « Nardis » par Bill Evans, orgasme !
Porté par l enthousiasme, je cherche un palet presseur, un truc propre, précis, allemand, usiné dans la Ruhr, la différence est plus ténue au départ, mais il y a encore plus de détails et puis de l espace entre les instruments, c est beau comme jamais
A bon entendeur
Si ça ne marche pas chez vous, il y a autre chose à changer les poussins
Très bon article. Vraiment.