Comment Roger Moore a changé ma vie…
Plus la fin se rapproche, plus on cherche à définir son début. A l’occasion de son récent décès, voici l’opportunité de revenir sur celui qui a changé le cours de mon existence : Sir Roger Moore. Ben ouais…
En effet, comment expliquer qu’un gamin ayant grandi dans les briques et le charbon (Avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu) ait une telle affection pour le Sud des Etats Unis ? une telle inclinaison pour le bayou, le Mississippi (mon Jourdain), la Nouvelle Orléans, toutes ces musiques du grand Sud, les fanfares et même ses rednecks ?
Certes, il y a eu une exposition prolongée aux merveilleuses aventures de Huckleberry et Tom, sans oublier Joe l’indien ou encore le vieux Jim, des choses à en perdre le sommeil et capables d’enflammer l’esprit. Certes, il y a eu aussi tous ces disques, ces K7 qui ont jeté les bases.
Puis il y a eu çà, en pleine explosion pubère :
Vivre et Laisser mourir
Avec les yeux d’aujourd’hui, tout cela a un charme désuet et un goût rance de caricature. Mais avec le regard d’avant, les bases d’une imprégnation était bien réunies.
L’intro en plein French quarter devant le fillet of soul avec cette fanfare funèbre qui célèbre la mort puis la vie au son de « Just a closer walk with thee ». Un gars s’approche « Whose funeral is this ? » réponse du sournois au surin aiguisé : « Yours ». La trompette donne le ton, suit alors une procession enjouée en mode Mardi gras, façon Wild Tchoupitoulas :
Puis cet autre moment, Roger part s’encanailler dans les rues d’Harlem, à la rencontre du méchant Mr BIg et son copain à la patte d’acier. Son pardessus le grille dans le quartier, seul lui l’ignore visiblement. Un drôle d’incursion dans une version blanche et édulcorée de la Blaxploitation, Jane Seymour n’est pas Pam Grier, oui c’est vrai, mais Solitaire est bien enivrante.
Bref, You got a Honky on your tail
Puis cette rencontre magique avec la Baron Samedi, Funky Vaudou is here
Et enfin cette plongée ensorcelante dans le swamp, le bayou puis les Everglades avec une bonne dose de rednecks, campée ici par le brillant Sgt J.W Pepper (hommage à Paul avec ses Wings sur la BO ?)
Six pieds sous terre, Roger, tu n’es pas mort