Véronique Sanson
D’elle, je ne connaissais que des faits divers : le coup du paquet de cigarettes, ses cris, ses frasques, sa difficulté à s’exprimer, ses bredouillements, ses envolées…
Puis je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai acheté les vinyles de sa période américaine chez mon disquaire préféré, la meilleure disaient-ils, je me suis mis à écouter sans a priori.
Et là, la grosse claque dans la gueule, un son californien chaud, avec un groove incroyable. Mon préféré est l’album « Hollywood » de 1977, avec un putain de casting : Ray Parker Jr, David Tee, Harvey Mason, John Barnes, Henry Davis, Willy Weeks… Alain Chamfort est crédité aux chœurs.
Ça joue merveilleusement, c’est parfaitement enregistré, un plaisir qui devient rare. Une révélation pour moi, bien au delà de ce que j’avais imaginé, tant pour les compositions, les textes et l’interprétation. « Hollywood » tourne en boucle à la maison. Les textes font bien entendu parfaitement écho à ce que elle vit ce moment là.
Mon titre préféré est sans conteste « How many lies » où le guitariste délivre en mode pointilliste de sublimes petites phrases, de la broderie, du grand art :
How many lies have you told me when you knew I was away?
If it isn’t you, it isn’t me that drove the other away.
How many times have I told you that only your eyes could
tell the truth
No baby, you can’t lie to me anymore, so please please, set
me free.
And I know you didn’t want to put me down
You didn’t mean me any harm
Cause I know that music will keep us in love.
And you know I didn’t want to walk away, and I still love
you anyway
Cause I don’t believe there is an ending.
How many loves have we had behind each other’s back?
How many lonely holidays have we spent so far away?
And now we live a lonely life, and I know it isn’t fair
And if time keeps us alive, puts on a brand new love affair.
And I know you didn’t want to put me down
You didn’t mean me any harm
Cause I know that music will keep us in love.
And you know I didn’t want to walk away, and I still love
you anyway
Cause I don’t believe there is an ending.
How many lies have you told me when you knew I was away?
Now all you’ve got left of me are my songs
And you can sing them when I’m gone.
Tout cela a une résonance particulière et terrible aujourd’hui
Tu m’étonnes. Et écoute ce que faisait Berger à l’époque…Elle l’a planté sans prévenir, est montée dans l’avion sans même une brosse à dents. J’ai lu une biographie de Berger où il évoque cette époque. Bon, après elle a morflé avec le ricain…Mon frère a les albums et c’est vrai que çà sonne bien rond tout çà !