Dans ma playlist de MARS
Le costard est dans la place…
Costumes étriqués, pas taillés pour le costume, costumes gratuits, costumes offerts, costumes mal coupés, costumes blanchis. Les cadavres, eux, ne portent pas de costards, me souffle Steve Martin à l’oreille. La grande lessive joue à plein et nous laisse à notre tour médusés, navrés et lessivés. Tout cela est cousu de fil blanc, enfin gris.
Cette sélection c’est du sur-mesure, du fait-main, de la belle ouvrage, pour célébrer le printemps. Du Savile Row…
« J’aime l’habit confortable, mais j’ai la trouille de la charentaise » Jean Rochefort
OTIS TAYLOR
Original, atypique, Otis Taylor a renouvelé le blues à l’aube du XXIème siècle pour mieux y projeter son trance blues. Sa vie est un roman, bluesman, mannequin, antiquaire, patron d’une équipe cycliste…
Son dernier album « Fantasizing about being black » est au cœur d’une actualité malheureusement toujours renouvelée, comme celui de Rhiannon. Un beau disque de blues hypnotique, magique. Il est sur la scène du Pan Piper ce Lundi 20 Mars
TEME TAN
Il est beau, il est belge, il a le sang chaud, Teme Tan est de retour avec « ca va pas la tête », c’est un prestidigitateur doué qui transforme de petites choses en œuvres d’art pleines d’Afrique, de beats, de groove mais surtout d’une soul que je qualifierai volontiers de créole.
Au fait, Matiti est une chanson inoubliable qui m’a fait penser à Casssandre :
The blaze
Restons dans le DIY qui confine à la magie, qui te décolle toute la moelle épinière, avec The Blaze , leur EP sort le 4 avril. Le duo français a trouvé une forme visuelle et musicale qui parle d’amour de manière brute, directement vers l’aorte, Dieu que c’est bon, l’épure d’une électro renversante de beauté qui flirte avec le dub, comme dans Virile. Merci Agathe !
En direct d’Alger la blanche, Army of luvers, Dali Benssalah transperce l’écran
IZO FITZROY
Sur la pochette, on a l’impression qu’ Izo Fitzroy sort épuisée du circuit country à base de bourbon et de line dance, le stetson encore trempé reposant sur le siège passager.
Mais la blonde ne mange pas de ce pain là, son truc c’est la soul. La voix puissante est gorgée de gospel, Londres c’est aussi le Sud vous me direz, si cette prestation ne remue pas vos estomacs, vous êtes damnés, wake you up :
Rhiannon GIDDENS
Restons sur les routes du Sud, avec le dernier album « Freedom Highway » de Rhiannon Giddens paru sous peu chez l’excellent label Nonesuch.
Rhiannon est talentueuse, douée aussi bien musicalement que vocalement, elle a mis toute son âme dans ces reprises, en jouant sur plusieurs registres musicaux, ce disque est vraiment impressionnant. Enregistré rapidement, bien mastérisé par Bob Ludwig, un disque envoutant, à fredonner encore et encore
Girma Bèyènè
Direction Addis-Abeba, avec Girma Beyene, qui fut en Ethiopie une vraie vedette, et même bien plus que Mulatu Astatqé. Le passage aux états-unis l’a conduit à ne plus faire de musique et à vivre de petits boulots. Avec le groupe français Akalé Wubé, revoilà ce crooner sur le devant de la scène pour le 30ème album de la série des éthiopiques.
Girma tu es le Marcel Zanini de la musique éthiopienne !
Charlie CUNNINGHAM
Tout seul à la guitare, pas d’effet, sur l’album Lines, un goût de trop peu, en revanche sur cette vidéo Charlie Cunningham arrive à me convaincre, en mode Sevillan Soul, certes un truc qui lorgne pas mal sur José Gonzalez, mais il y a quelque chose qui vaut le détour :
INES BACAN
Pour aller beaucoup plus loin et beaucoup plus profond, je vous propose de terminer par un trio qui brûle intensément et longtemps, les disques du festival permanent ont fait très fort avec ce disque d’Ines Bacan.
« Dans ma famille si tu ne chantais pas bien ou si tu n’étais pas drôle (graciosa), personne ne te prêtait la moindre attention. Et moi je n’étais pas drôle » dit Inés, qui considère le chant comme une « longue conversation avec soi-même que d’autres peuvent aussi comprendre ».
Bambera, où l’art du swing Andalou