Le mois de novembre est difficile. Le mauvais temps s’est installé, le percepteur a saigné votre cochon en terre cuite pourtant bien vissé sur la commode. Et puis les fêtes approchent et votre compte bancaire, comme les guirlandes, clignote.
Rien de tel pour se changer les idées que d’avancer sur le sentier qui nous mène à la Colline des Suicidés.
La grandeur et la décadence de l’enfer du milieu artistique mettent en péril des êtres créatifs, fragiles peu préparés à une surexposition médiatique… souvent suivie du vide abyssal.
Mais qui peut encaisser de tels changements de température ? Tomber de Charybde en Scylla n’est pas donné à tout le monde et conduit parfois à commettre l’irréparable : le suicide.
Est-ce ce grand écart qui a mené Donny Hathaway vers le geste fatal ?
Pourtant son œuvre est remarquable. Travail, succès, dépressions, entrées et sorties à l’hôpital…Pour régler à jamais ce conflit interne qui le grignote à petit feu, il se balance du 15 ème étage. Donny, une star mondiale en pleine bourre qui, à 34 ans, laisse Roberta Flack suspendue à l’interrogation et à la perpétuité. Incompréhensible.
On ne sait pas non plus expliquer pourquoi le suicide est plus observé chez les hommes que chez les femmes. Les femmes ont la réputation d’être plus solides certes mais ceci n’explique pas tout. Les scientifiques peuvent plancher sur le sujet, statistiquement il n’y pas photo : 75 % de suicidés sont des mâles. C’est parlant.
Un homme, tiens. Les étoiles ? c’était le carburant de Bernard Loiseau, grand chef étoilé. Aaaah ces étoiles si chères à Bernard, il a fini par les rejoindre un jour de dépit en se collant un pruneau dans la truffe. Son ego avait durement été mis sur le grill suite à la perte d’un macaron. Le macaron manquant, il se l’est mangé…mais seul. Le narcissisme de l’artiste déchu a alors pris le dessus sur la raison. Et hop, un aller simple.
Des études sérieuses ont prouvé le lien qui existe entre talent créatif, dépression et addiction. Ceci n’est pas une blague. Les artistes se révèlent être des individus anxieux, angoissés, déprimés et bipolaires. Rien que çà !
Et si la vie sentimentale vient en plus rajouter son grain de sel dans ce merdier, c’est le pompon.
Stephan Reggiani en a fait les frais. Le fils de Serge ne se rate pas et s’élimine par arme à feu dans le lit de son père. Faut-il y voir un message ? Dur à affirmer.
Mariage, divorce, re-mariage, rebelote. Stephan s’offre le dix de der. Certains auraient reproché au père de faire de l’ombre à ses enfants, dont Stephan, lui aussi chanteur-compositeur et comédien. Triste destin familial. cela mérite-t-il un sort aussi funeste ?
Me vient alors cette question : le suicide ne serait-il finalement pas la preuve de la liberté de l’homme ?
A suivre…