L’important c’est d’y croire
Dans les métiers ingrats, celui de choriste est plutôt bien placé dans la liste. Tu donnes tout ce que tu as à un autre, tu magnifies, tu éclaires, tu transfigures et tu en récupères des clopinettes. Je ne saurai que trop vous conseiller de regarder le docu 20 Feet from Stardom.
Cette série est dédiée aux oubliées, aux non créditées, aux mal payées, à ces travailleuses de l’ombre que sont les choristes.
Clydie King
Lors de mon hommage aux rednecks, j’avais laissé volontairement de côté ces maudits de Lynyrd Skynyrd. Leur chanson « Sweet Home Alabama » fut l’objet de nombreuses controverses et autres conneries journalistiques de l’époque (Ronnie vs Neil Young). Le crash en avion d’une partie du groupe a mis fin à ces histoires…
Deux choristes noires figuraient sur cette fantastique chanson : Merry Clayton et Clydie King. Sans elles, cette chanson n’aurait pas connu l’immense succès. Ces deux choristes de génie étaient amies à la ville. C’est d’ailleurs Clydie qui a appelé Merry pour lui proposer de participer à cette session, cette dernière ne voulait pas y aller avant que son mari Curtis ne lui force le pas.
Revenons à Clydie, elle est née en 1943 à Dallas. Après quelques titres sur Specialty et Imperial, elle enregistre deux superbes singles avec Jimmy Holiday en 1967 pour Minit, deux classiques Northern Soul. En parallèle, commence sa longue carrière de choriste aux côtés de Ray Charles (Raelettes) ou encore avec les multiples groupes jetables de Phil Spector.
Côté solo, elle enregistre pour Lizard en 1970 l’album « Direct me », avec ce sens du tempo, Billy Preston est aux claviers :
https://youtu.be/f6d9jibgRO0
Un album est enregistré avec Delaney et Bonnie Bramlett, inédit à ce jour. Il y en a un autre pour Motown, resté sur bandes, hors ces quelques titres avec Gene Page. En 1973, sort Brown Sugar, featuring Clydie. Deux ans plus tard, sort le fantastique (et désormais très couteux) « Rushing to meet you ».
« Punish me », avec plaisir ! Merry Clayton est aux chœurs :
C’est grâce à son rôle de Back up singers qu’elle put continuer à vivre de son chant.
Elle chante pour tous, Joe Cocker sur la tournée « Mad dogs & Englishmen », Lynyrd Skynyrd, Barbara Streisand (à gauche ci-dessous), Kris Kristofferson, Bette Midler…
C’est aussi elle que vous entendez sur l’album des Stones « Exile on Main Street » avec Ve(a)netta Fields, oui, oui.
il y aura cet extraordinaire gospel pour Beaver & Krause, elle déchirera tout avec Humble Pie en 1973 sur « Eat it ». C’est encore elle que vous entendez dans le chœurs de Steely Dan.
Mais c’est surtout aux côtés de Dylan qu’elle va continuer dans les 80’s, en étant bien plus qu’une choriste de studio ou de tournée… L’histoire ne dit pas tout mais les regards, eux, sont bien là