J’ai décidé de fermer …
tous les robinets…
Il y a plus de deux ans, j’ai décidé de ne plus regarder la TV. J’ai retrouvé un cerveau disponible, enfin j’essaie.
J’ai décidé de ne plus lire le presse gratuite. Un peu d’AFP, quelques twittos pour rire du reste, enfin je fuis.
J’ai décidé de couper le flux, le stream incessant…enfin, je suis largué mais Unplugged.
Mais gare au retour de l’addiction. A l’instar de Gerardo, ami de Nanni Moretti dans Journal Intime, fustigeant l’écran le jour, on pourrait vite se retrouver sur le sommet du Stromboli à apostropher des ricains pour savoir si cette salope de Sally Spectra est enceinte ou pas, dans Amour, Gloire & Beauté.
Y COMPRIS LE STREAMING…
Nous avons souvent eu cette discussion entre potes, le streaming payant était il l’avenir de la musique ? Perso, je ne l’ai jamais cru, et je comprenais les errances Neil Young sur le sujet, avec ou sans Pono. Mais le doute subsistait dans un monde où tout est gratuit mais personne n’a plus d’argent pour trouver un bon modèle de rétribution ?
Et puis j’ai eu les réponses à mes questions grâce à l’excellent travail de Sophian Fanen. La lecture de son « Boulevard du stream » pour revenir à froid sur ces 20 dernières années est passionnante, prolongée par une conférence débat avec l’auteur et par la poursuite des obsessions dans Les Jours.
Il fallait bien 20 ans de recul et ce travail pour y voir clair.
Mon avis n’est pas d’un grand intérêt sur le sujet, je suis un vrai snob en musique. C’est ma passion, mon écoute de la musique est souvent religieuse, y compris quand je danse et chante avec quelques bières au compteur. Comme un chercheur d’or, la quête compte plus que le gramme.
J’aime fouiller, chercher, explorer, tisser des liens, donc le streaming n’a jamais été pour moi.
Voici ce que je retiens :
- le CD était déjà bien mort, avant l’arrivée de Shawn Fanning et de Sean Parker, c’est la marge intolérable qui est morte à ce moment là
- Nous sommes passés d’industriels pas très organisés à d’autres industriels, beaucoup plus organisés, qui ne cherchent que du temps disponible pour mon cerveau
- 99% des écoutes sont concentrées sur 10% du catalogue, quelle horreur
- le vrai système de rétribution des écoutes est juste scandaleux
- loin du travail éditorial (les curators ont ils été assassinés?), il ne reste que des placeurs de produits, les informations se raréfient, Roon alors ?
- tout se concentre à nouveau de manière inquiétante
- mais certains artistes sont en train de doubler ces placeurs
et plus que jamais je kiffe Bandcamp
Bref, j’ai décidé de fermer tous les robinets, enfin j’essaie