Diego El Cigala
En prison, il est de bon d’éviter de demander l’origine de leurs blazes à tes compagnons de chambrée. Faut-il vraiment savoir pourquoi la danseuse de 150kgs du bloc C se fait surnommer en chuchotant « Le poussoir » ?
On ne demandera pas non plus à Jean Pierre d’où vient son sobriquet « l’équarrisseur », c’est un coup à perdre son plateau repas, à moins qu il ne te laisse du dessert…
Un genre musical brille particulièrement par son recours au surnom, c’est le Flamenco. Si dans certains cas, le blaze colle facilement au physique, dans d’autres cas, c’est empreint de mystère, et c’est aussi bien comme çà.
Le genre obéit au mêmes règles qu’en milieu carcéral : poésie urbaine, street cred’ et sens du marketing. Entre les différentes versions sur tel ou tel blaze, vous choisissez celle qui vous plait.
Ramón Jiménez Salazar, presque âgé de 50 ans, s’appelle sur scène Diego « El Cigala », la cigale de mer. Rapport à sa façon de bouger, parait-il, mais Camaron l’appelait Dieguito. Je viens de te faire gagner ta journée, je sais.
Sa carrière solo a commencé 20 ans plus tôt. La cigale a toujours fait preuve d’ouverture, et pas simplement en posant avec des bichons , en Adidas :
Non, il a ouvert le flamenco, à d’autres genres, comme le jazz avec la trompette de Jerry Gonzales, dans cette petite merveille :
Les albums s’enchainent, il devient un star du flamenco, puis star latine tout court. En 2003, le voyageur se passionne pour Cuba et la rencontre avec Bebo Valdes va le propulser un peu plus loin, avec plusieurs centaines de milliers d’albums écoulés.
Indestructible
Depuis, la crinière se fait grisonnante, il poursuit son tour du monde, revient au flamenco, repart vers la salsa. Dans son dernier album « Indestructible », il revisite le répertoire avec le concours de fantastiques musiciens :