Blind Date
Autant je peux passer des jours et des nuits (sans doute trop de temps) à lire des avis sur les disques et les forums hifi, autant je ne lis jamais la 4ème de couverture, une critique avant d’aller voir le film… Pour les concerts, c’est du même tonneau, il me plait de conserver cette curiosité, cette surprise, au risque d’être emballé ou déçu. L’idée est d’aller voir des groupes que je ne connais pas ou peu, avec de quoi être intrigué en amont, voire juste sceptique .
Une fois la place achetée, on ferme le rideau, silence ça rumine, néant, non, non, pas de youtube. Laissez moi la surprise. 10 minutes me suffiront à être fixé, au risque partir en haussant les épaules, on fera mieux la prochaine fois, peut-être.
KID WISE
C’est dans cet état d’esprit que je me suis rendu mercredi soir à la Laiterie au concert de Kid Wise.
Au bout de deux minutes, la messe était dite, emballé par leur son, le frisson en place, ça va taper fort, le live c’est la vie. Leur son est très ample, avec beaucoup de subtilités, à plusieurs étages en toile de fond, parfaitement réglées et mises en avant par l’ingé son (cheers d’ailleurs).
Je ne sais pas si les kids ont été turbulents ou sages dans leur enfance, en revanche ils ont été studieux : rock, pop, progressif, electro, musique contemporaine et post-rock. Tout a été compris, digéré, et réinventé à leur sauce. Post-rock est un terme curieux, que je n’ai jamais vraiment compris, mais parfaitement reconnaissable à l’oreille. Les oreilles, les toulousains, ils les ont bien ouvertes au monde, bien élevées et éduquées.
Au final, tout cela aboutit à une matière rudement bien ficelée, intelligente, avec tour à tour des côtés bruts, noisy ou tendres, qui m’ont fait chavirer à l’unisson. La voix de Gus est épatante. On pense au début qu’elle se cogne uniquement dans son registre grave mais elle se révèle au fil des compositions, dévoilant une richesse, pour mieux toucher au but et au cœur.
Mention spéciale à Théophile Antolinos qui réalise un travail remarquable d’enlumineur , un travail discret, indispensable et surtout incandescent. Textures, nappes, lignes répétitives/entêtantes, ce gars est un orfèvre.
Allez voir les Kids !