Murder Ballads
Je suis un des derniers couillons à acheter encore des CD’s, on tombe sur des choses qu’on ne trouve sur aucun autre support, merci d’ailleurs à ceux qui les vendent pour une bouchée de pain. A ma dernière brocante, je suis tombé sur un recueil de Murder Ballads.
Si le genre issu du 17ème siècle, notamment en Angleterre, Écosse et autres pays du Nord, a fait l’objet de nombreuses thèses ou essais, le XXème siècle a magnifié ces ballades. Vous y ajoutez un peu de far-west, un soupçon de bagarres dans un juke joint, des bandits légendaires, et vous obtenez un bout de la cosmogonie américaine, susceptible de vous faire vivre en Cinémascope les yeux fermés en 3 minutes, sans bouger de votre fauteuil.
Morceaux choisis, il y aura de la corde, des couteaux dans le dos, des adultères, de la sauvagerie, des morceaux d’anthologie du western, mais il y aura beaucoup, beaucoup de musique.
In the Pines
Au risque de décevoir nos lecteurs les plus jeunes, « In the Pines » aka « Black Girl » aka « Where did you sleep last night ? » n’est pas une chanson de Nirvana, elle appartient au folklore américain avec plusieurs centaines de variantes, où cette tête décapitée prend plusieurs visages, au cœur d’une forêt de pins, bien angoissante.
Henry lee
Une chanson folklorique écossaise aka « Love Henry » aka « Young Hunting », tout un poème : une femme trompée qui saoule son mari et le met au lit, le couvre d’un baiser avant de le poignarder à mort, puis de jeter le corps de ce pauvre Henry dans la rivière, aidée par les femmes du village… Henry aurait du y penser à deux fois. J’ai choisi la version des années 30 de Dick Justice (quel nom!) :
StaggerLee
En voilà une figure légendaire, Lee Shelton aka Stack O lee, maquereau de son état, bien éméché mais humilié par son copain William Lyons, qu il descend froidement, la ré-invention de la chanson par notre babyface préféré, Nick Cave, est une merveille « And suck my dick, because If you don’t you’re gonna be dead » Fallait pas toucher à son chapeau, que diable
Jesse James
Un bandit de grand chemin, un brigand bien-aimé, traqué par les Pinkertons et abattu par le lâche Robert Ford d’une balle dans le dos, le myhte par Pete Seeger
https://youtu.be/VCxElZNJuM8
Delia’s Gone
Delia Green, 14 ans, fut abattue par balles par son petit ami, Mose Houston, d’un an son ainé, après une dispute et un « son of a bitch » de trop. 12 ans de prison plus tard, il fut libéré sur parole, Delia, elle, fut enterrée de manière anonyme à Savannah.
Mais la culpabilité et le souvenir le hantent, un Johnny rédempteur :
Carolina Drama
Billy n’a jamais connu son père, il dort à l’arrière du camion, il est réveillé par une bagarre entre son beau-père et un prêtre, ce 1er explose la tête du prêcheur avec un marteau. Pour Billy, tout s’accélère, l’homme d’église devait être son père, c’est sûr, il fonce, prend la 1ère chose qui lui tombe sous la main, une bouteille de lait fraichement livrée et l’explose sur le petit-ami de sa mère qui tombe raide mort. Mais le petit frère de Billy rentre dans la pièce avec le chapeau du laitier… Drame de la famille recomposée en somme.
https://youtu.be/06qmQM2zkog
Pour oublier Je Dors
Un meurtre à la française, dont le texte à glacer le sang de Mansfield TYA contraste tellement avec la douce mélodie, j’ai défoncé ses dents pour qu on ne me retrouve pas…
sea of love
pour terminer, une chanson qui ne parle pas de meurtre, mais qui signale l’arrivée du tueur dans le film « Mélodie pour un meurtre » (« sea of love »), Whodunit ? La boucle est bouclée
Un très bon post. Bien riche. Ben sinon merci de me traiter de couillon…
je me sens moins seul
Waouw !