Rhodes
Fort heureusement pour nous, les créateurs d’instruments de musiques sont souvent des idéalistes passionnés, qui ont pu mener à bien leurs projets contre vents et marées dans un industrie à la recherche du profit.
Harold Rhodes (1910-2000) fut de cette trempe là. Sous les drapeaux de l’Army Air Corps durant la 2nde guerre mondiale, il met au point un piano portatif à monter soi-même (avec de la ferraille de bombardier), destiné à divertir les blessés. Ce modèle s’écoule à quelques milliers. Démobilisé, il lance une commercialisation mais le modèle n’est pas au point.
Au milieu des années 50, Léo Fender l’embauche dans la branche claviers, plusieurs prototypes sont lancés, mais ce n’est qu’en 1962 que sort le piano Bass Fender, autant dire que l’idéaliste a du bien manœuvrer pour sortir son projet…ce ne fut jamais assez bien.
CBS rachète Fender en 1965, date à laquelle le 1er Fender Rhodes 73 voit le jour, suivront plusieurs versions Mark I et bien d’autres. Harold en profite pour virer le nom Fender, ça devient juste un piano Rhodes, revanche sur le temps. La marque passe de mains en mains, jusqu’à celles des japonais de Roland au début des 80’s. L’idéaliste assume mal le coup.
Là où c’est très fort, c’est qu’Harold rachète sa marque à l’âge de 87 ans, têtu, mais la mort l’emporte 3 ans plus tard. Ce type fut un visionnaire déterminé qui ne lâcha jamais prise pour produire son instrument, son son, selon ses propres codes, malgré des rebondissements dignes d’un roman. Ce son, on l’a tous en tête, alors Hit The Rhodes Harold !
Je n’ai pas choisi un morceau jazz funk, mais deux courtes pépites, chères à mon coeur.
Lalo Schiffrin sur le générique de fin « End Titles » de « Dirty Harry » :
Et l’hypnotique « Julie » de la BO de John Carpenter pour son film « Assault On Precint 13 »
https://youtu.be/JiQrvlK9Zao
Quel morceau
les deux, non ?
oui les deux. çà coûte un bras ce truc. j’ai eu l’occasion d’en écouter un en démo privée, crois-moi, çà dépote ! super post. efficace.
voire deux bras, reste à savoir dompter la bête…