Dans le précédent épisode de La Colline, je faisais référence aux statistiques officielles qui indiquent que les femmes sont moins victimes du suicide : 25 % de femmes contre 75 % d’hommes. L’ écart est énorme et laisse songeur. Qu’est qui fait qu’un homme a plus tendance à passer à l’acte qu’une femme ?
Une femme, tiens , justement : Teri Moïse. Elle avait tout : la beauté, le talent, un public. Elle s’était tracé un chemin doré. Bim, voilà qu’en 2013, la chanteuse américaine se donne la mort dans des circonstances encore troubles. Teri avait volontairement rompu, après un procès douloureux, le contrat qui la liait à sa maison de disques puis, plus tard, avec son compagnon depuis 20 ans. Bonjour la reconnaissance du milieu ! Milieu qu’elle n’appréciait guère d’ailleurs. Teri, femme de rupture.
Les Poèmes de Michelle resteront à jamais un titre gravé dans le coeur du grand public. Elle avait 43 ans.
Les études sont nombreuses sur le sujet du suicide. Le mode opératoire le plus « utilisé » est la pendaison. 55 % des suicidés sont des pendus. Encore une fois on ne se l’explique pas. Les hommes n’hésitent pas à utiliser les armes à feu, les femmes si. Les armes ne laissent que rarement l’espoir d’un échec. Les femmes se rabattent par dépit sur l’usage de médicaments à haute dose. Suicide moins douloureux ? Combien de temps l’agonie dure-t-elle ?…
Mickael Hutchence allait mal. Accro à la coke, séparé avec fracas de Paula Yates (ex-présentatrice TV) et de sa fille, l’ex-chanteur d’INXS nageait dans son bouillon. Pourtant il était adulé et faisait partie d’un des plus grands groupes de l’époque. La dépression l’avait même poussé à l’auto-mutilation. Impensable. En 1997, la violence qui sommeillait en lui l’invite à se donner la mort par pendaison avec une ceinture. On préfèrera garder l’image du beau garçon à la voix de feu comme ici sur New Sensation.
Encore une fois, on remarque que la sur-médiatisation, l’extrême popularité ne sont pas forcément des alliés dans des situations que le commun des mortels rencontre pourtant lui aussi.
Pourquoi le mec qui bosse à l’usine devrait-il plus facilement encaisser le fait d’être cocu que le beau gosse à qui tout sourit ?
Ne sommes-nous pas supposés être tous égaux face à la mort ?
A suivre…