ça s’est joué à rien, putain
L’angoisse du percussionniste d’un orchestre classique doit être globalement similaire à celle du gardien de but au moment du pénalty. Finalement, tu bosses comme un âne toute ta vie, pourtant tout va se résumer à une seconde, à cette putain de seconde. Les yeux sont braqués sur toi, on ne voit que toi, c’est ton moment poussin, faut tout donner, te surpasser dans cette fraction de seconde, faire le bon geste, maintes fois répété à l’entrainement/répétition, et surtout être à la hauteur, voire briller (pour une fois).
Au milieu d’une centaine, le monde s’est arrêté sur ton geste, celui où tu dois mettre ce coup de tambour, claquer ce triangle. La seconde d’après, ils t’auront oublié, allez il ne faut pas merder, tout l’équilibre de ce moment dépend de toi. Une erreur de tempo, quelques micro-secondes de trop, et tu seras peut-être l’incarnation du fiasco.
Le chef/le coach te lance ce regard inquiet, mais tu l’as fait, tu l’as bien fait, retourne dans les cages/sur ton siège, ils ont passés à autre chose…
Filastine
Filastine est un duo de performers audiovisuels americano-indonésien, Grey Filastine et Nova Ruth, qui déploie une forme de dubstep/Drum&Bass empreinte de sonorités du monde entier, avec caddie et vidéos à l’appui, du cut-up bien pensé qui danse, qui swingue même sur les territoires arides du pad désincarné. De la basse dans ta face à la sauce javanaise.
C’est en tout cas l’utilisation la plus sexy et intéressante du triangle, jamais conçue, qui a retenu toute mon attention sur ce « Sixty Cycle Drum »
La semaine prochaine : jouer du hautbois, c’est ingrat mais j’adore çà